Impossible de décliner une invitation à venir rouler sur un circuit : le code de la route n'y est pas d'application et on peut foncer autant qu'on veut. Il y a peu, nous avons eu l'occasion de tester tout le potentiel de la Lamborghini Gallardo LP550-2 Spyder. Rouler à 220 km/h dans le virage de l'Eau Rouge est une expérience fantastique, quoique dangereuse.
Sans avoir été briefés, nous avons été invités à nous asseoir dans la Gallardo. Juste avant de nous élancer, nous avons reçu quelques instructions à propos du circuit : « Essayez de garder le rythme si vous le pouvez », dit le moniteur avec un grand sourire. Notre sourire à nous était plutôt hésitant, mais nous nous sommes contentés de bien nous caler dans nos sièges. Ces tours de piste n'allaient pas être du gâteau. La Gallardo est en marche et il est l'heure de se diriger vers le circuit. Dès la sortie des pits, le tempo est déterminé par le moniteur dans la voiture devant nous. Il appuie sur le champignon et nous tentons de rester à sa hauteur pendant le premier tour. Après réflexion, nous nous disons qu'il vaudrait mieux d'abord apprendre à connaître la voiture.
Le volant en alcantara améliore notre confiance, en tout cas. Il est très agréable au toucher et fait en sorte que nos doigts nerveux ne glissent pas. Un autre élément qui augmente notre confiance est la boîte E-Gear de la LP550-2, qui est extrêmement souple, à tel point que nous roulons déjà à 250 km/h à la fin de la première ligne droite. Le V10 qui se trouve dans notre dos produit un bruit sublime. Il produit un semblable au tonnerre dès que nous rétrogradons. Sa puissance est également fantastique ! Rien ne pouvait gâcher notre journée dans de telles circonstances.
Voilà que le premier tour s'achève et nous avons pu recoller au train du moniteur. Peut-être qu'il s'est déjà amusé dans les virages avec les capacités des roues arrière, ralentissant son tempo. À la chicane de l'arrêt de bus, nous sommes juste derrière lui. La Gallardo est si équilibrée qu'il est très facile de contrôler ses 550 chevaux avec sa propulsion. Nous accélérons donc dans la descente en atteignant les 220 km/h en arrivant à l'Eau Rouge. Nous décidons de lever un peu le pied, contrairement au moniteur, qui en profite pour nous dépasser. Les performances LP550-2 sont au-delà de nos attentes. Le fait que ce ne soit pas une quatre roues motrices comme les autres Gallardo ne nous manque pas. Les roues arrière nous poussent bien et permettent de bien négocier les virages. Un freinage, un coup de volant, un survol des vibreurs et un coup de gaz : voilà la séquence à suivre pour suivre le moniteur. En vain, d'ailleurs, car il la maîtrise si bien qu'on se demande s'il n'est pas né dedans. Alors qu'on avait l'impression de s'en rapprocher, il s'éloignait à nouveau, comme s'il avait encore trois vitesses en réserve. Malgré tous nos efforts, impossible de rester à sa hauteur.
Néanmoins, cette journée fut pour nous une fantastique expérience, pour avoir testé non seulement la voiture mais aussi la course. La Gallardo appartient à une catégorie à part et nous sommes impatients de découvrir quel sera son successeur. La Gallardo arrive en effet en fin de vie et il est temps de la renouveler. Ce n'est pas parce que la Gallardo n'arrive pas à la cheville des autres supercars (bien au contraire) mais parce que l'Aventador LP700-4 a prouvé que Lamborghini pouvait encore faire des avancées. La LP550-2 abat le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes et a une vitesse de pointe de 319 km/h, assez pour le marché actuel. Il faudra débourser plus de 180.000 euros pour acquérir une LP550-2 Spyder. C'est le prix à payer pour foncer allégrement les cheveux au vent.
