N'est-il pas chouette de recevoir une invitation à venir se défouler sur l'un des plus célèbres au monde ? Jaguar a en effet développé un programme spécial grâce auquel ses clients et les médias peuvent venir se défouler sur le Nürburgring au volant des modèles supérieurs actuels de la marque. Cela veut dire que nous avons pu rouler dans une XJ Supersport, une XF-R et surtout en XKR-S (la même que nous avions pu tester aux Pays-Bas).
L'heure était donc venue de piloter ces modèles haut de gamme sur le Nürburgring. Se rendre au circuit est déjà tout un périple. Nous avions décidé de partir tôt le dimanche afin de ressentir au mieux l'atmosphère de « l'enfer vert » ainsi que l'odeur des boîtes de vitesse et freins usés. La météo n'augurait rien de bon, mais peu importe dans un tel environnement. C'est dans une XJ 3.0 diesel que nous avons survolé l'Autobahn pour arriver au Ring deux heures et demi plus tard.
Le dimanche soir, nous étions conviés à un dîner chic dans le restaurant le plus célèbre des environs, le Pistenklause. Il ne s'agissait pas de haute gastronomie, mais simplement d'une pizza ou d'un beefsteak, selon notre choix. Après ce succulent repas, nous nous sommes couchés tôt afin de nous rendre au Jaguar Test Center dès le petit matin. Douze Jaguar avaient été préparées pour une journée de tests sur le Ring. La Sascha Bert Driving School fournissait les instructeurs, mais notre groupe a eu droit à Sascha Bert en personne.
Nous avons d'abord fait un tour à bord de la Jaguar XF-R. En roulant calmemement, nous avons été guidés tout au long de ce circuit de 21 kilomètres. Nous avons directement remarqué que la XF-R était la moins puissante, malgré son V8 superchargé de 510 chevaux. En soi, elle a assez de puissance, mais c'est lors des relances après les virages qu’elle peine un peu. Le modèle de stabilité dynamique (DSC) intervient trop tôt et trop longtemps. La XF refuse d'accélérer dans les virages, ce qui cause une perte de puissance pendant plusieurs secondes. C'est embêtant quand on tente de coller au train d’une XJ Supersport : on doit la laisser partir à cause de ce système. On ne pourrait la rattraper qu'une fois que les virages disparaissent pour faire place à la longue ligne droite ; malheureusement, il faut d'abord passer par 173 virages…
Après une courte pause, il était l'heure de s'asseoir au volant de la limousine de Jaguar. La XJ Supersport, dotée du même V8 superchargé, appartient à une tout autre catégorie, mais nous a énormément surpris. Il est impressionnant de constater la facilité avec laquelle la XJ Supersport se pilote sur le Ring. Il n'y a plus aucun problème pour rester dans le groupe et elle est même plus rapide que la XF-R dans les virages tout simplement car le DSC est plus laxiste. Avec sa XJ Ringtaxi, Jaguar prouve que la XJ Supersport est parfaite pour le Nürburgring. Il s'agit d'une XJ Supersport standard pourvue de quatre sièges baquet et de barres stabilisatrices. Frank Klaas est un expert quand il s’agit de foncer avec cette limousine. Ce n'est pas étonnant quand on sait qu'il a participé plusieurs fois aux 24 heures du Nürburgring. En outre, cette XJ spéciale est un projet dont il a eu l'idée et auquel il a collaboré.
Enfin, on nous offre de prendre place dans la Jaguar suprême. La XKR-S, avec ses 550 chevaux, a été préchauffée et nous passons les portiques d’entrée du Ring. À ce moment-là, il y a un peu plus de monde, mais nous savons que nous pourrons faire la différence avec notre voiture. D'emblée, nous remarquons que nous n'avons pas pu exploiter tout le potentiel de la Jaguar durant nos essais aux Pays-Bas. Comme notre instructeur nous l'indique, il est possible de ne pas avoir à rééquilibrer le volant dans certains virages. La XKR-S glisse dans les virages de façon très souple. Ce n'est plus vraiment de la conduite, mais plutôt de la danse de virage en virage. Parfois, nous donnons un coup de gaz ou nous freinons un peu pour rééquilibrer la voiture, sans plus.
En conclusion, ce fut une très longue mais exceptionnelle journée dans l'enfer vert. Nous pesons nos mots : bien que nous avons amélioré notre connaissance du terrain, nous sommes éreintés ! Nous avons dû rester concentrés jusqu'au bout, et ce n'est pas facile avec de tels bolides. Nous avons beaucoup d’admiration pour les pilotes qui participent aux différentes courses de 24 heures. Ils doivent certainement se sentir épuisés après de telles courses.
